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Propos rapportés in Nouvelles de l’estampe

C'est assez tardivement que les œuvres sur papier sont apparues dans mon travail. En 1991, plusieurs galeries se sont associées pour montrer dix ans d'activité. Exposant à Besançon, l'éditeur Paul Bourquin imprima une affiche générique intitulée Immatriculé conception. Il réalisa un tiré à part de ce poster. Ce fut le début d'une collaboration régulière avec les Editions Paul Bourquin. Dès mes premiers travaux, la question du multiple se posa, car il m'était facile de reproduire en petit nombre des sujets. Dans les années quatre-vingt, j'ai profité de l'enthousiasme d'amis qui m'achetaient des travaux pour produire des œuvres à peu d'exemplaires. C’étaient des multiples, bien que constitués de plaques minéralogiques identiques à une œuvre unique. Mon travail est d'expliquer ce que l’on voit, d'écrire et non de décrire. Avec Bernard Utudjian, mon premier marchand, nous avons commencé une série de multiples ayant pour sujet l'édition. Des plaques minéralogiques de différentes couleurs ayant comme inscription MULTIPLE ou GRAVURE SUR BOIS ont été présentées par la galerie Polaris au SAGA (Fiac Editions). C'était à cette époque une foire d'Editions où l'on avait un choix très important d'œuvres objets en multiples. Je prenais un malin plaisir à jouer sur l'idée même d'édition. En 1988, baudoin lebon me demanda de lui proposer une Edition qu'il avait l'intention de présenter lors d'une foire d'art contemporain. La demande était si explicite qu'il me sembla évident de réaliser une œuvre sur laquelle était embouti le mot - EDITION - entouré d'une plaque vierge et d'une autre portant le numéro du tirage. J'étais nouveau dans le marché, c'est certainement grâce aux multiples que j'ai commencés à vendre et peut-être à me faire mieux connaître. Mon travail avec les Editions Paul Bourquin s'enrichit chaque année de nouvelles sérigraphies. Ce qui est intéressant avec les impressions sur papier c'est la rencontre avec un autre public, celui des artothèques. Je n'ai jamais eu envie de toucher la matière, me salir. J'ai toujours soutenu l'idée qu'il fallait faire appel à un spécialiste. Les rapports avec les éditeurs sont étroits. Une conversation téléphonique suffit à la réalisation d'une sérigraphie. L'éditeur ayant le format des plaques, les différents caractères et les références des couleurs nécessaires à la fabrication d'une œuvre. J'ai travaillé autour de la gravure avec les éditions Michel Rabanelly. Nous avons décidé d'encrer le dos d'une plaque minera logiques et de la passer sous presse. Le résultat espéré était devant nos yeux. La plaque minéralogique se trouvait gaufrée, l'encre donnait la sensation d'un monotype. Un tirage effectué selon ce procédé, inspiré par l'art africain sortait de la presse de Michel Rabanelly. Cette technique de gaufrage est primordiale dans mes nouveaux projets. Un gaufrage nature sans encrage, est réalisé en ce moment par l'imprimeur Patrick Degouy pour ma prochaine édition qui sera présentée à la fondation Guerlain. Toutes les rencontres avec différents éditeurs et imprimeurs m'ont apporté une nouvelle technique, un nouvel horizon.